La double facette des nouvelles technologies
Il y a quelques jours, j’ai assisté à un séminaire à Marrakech où un participant a démontré comment ces dernières sont généralement reprochées. Elles amènent le plus souvent des séismes dans la société. l’introduction du bateau à vapeur a remplacé le voilier comme transport industriel; le réfrigérateur a mis un terme au laitier. Un participant a très bien illustré la destruction créative du progrès. Il a employé pour ce faire un objet du quotidien : le smartphone. Un objet tout-en-un qui est à la fois un téléphone, une bibliothèque, un appareil photo et un ordi. Il est non seulement plus compact, présente de meilleures performances, ne nécessite pas autant d’assemblage et requière bien moins de matières premières et d’énergie que ses devanciers.. Son introduction a indubitablement représenté un vrai revers pour bon nombre d’entreprises : producteurs de disques, sociétés postales, fabricants de pellicules photos, de téléphones fixes. En matière de rentabilité et l’activité dans ces industries respectives, le smartphone s’est révélé être un désastre radical. Mais en chassant tous ces appareils, il nous a offert un plus grand confort de vie. C’est là tout « le paradoxe de l’innovation. Les nouvelles technologies instaurent une progression du niveau de vie pour chacun mais mettent également les industries face à des ennuis. Elles peuvent susciter des pertes ou déclenchent même leur destruction. L’enrichissement de la richesse globale n’est observable qu’à long terme ; mais au début néanmoins, ce sont essentiellement les effets catastrophiques qui s’exposent : certains ouvriers au sein de ces industries finissent par perdre leur travail en raison de la concurrence. Des entreprises d’ameublement qui disparaissent avec l’explosion du fabricant suédois. Des petits commerces d’articles de sport font faillite suite à la montée de Décathlon. Ceux qui essuient les plâtres de la lutte concurrentielle posent en toute logique les nouveaux entrepreneurs. C’est ce qui explique que le progrès, malgré son incontestable utilité, est au départ régulièrement ressenti comme un recul. Mais il faut néanmoins se rappeler le côté positif : l’introduction de l’innovation conduit certes à certains bouleversements et dépossède des salariés au chômage ; mais l’innovation développe de nouveaux emplois. Ce séminaire à Cuba m’a procuré un autre regard sur l’actualité.